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Prise de position

Pour une alimentation locale, écologique et sociale accessible à tous·x·tes   

Le but central est d’avoir un minimum  d’intermédiaires entre les consommateur·rices et les producteur·rices, afin de garantir un prix  juste.

En Suisse, les trois quarts du marché des produits biologiques sont partagés entre les deux géants  de la distribution Coop et Migros1 alors qu’ils ont tous deux récemment été épinglés pour leurs  marges  considérables,  allant jusqu’à 57% et 46%  respectivement2,  réalisées  sur  le  dos  des consommateur·rices et des producteur·rices. C’est une véritable insulte pour les producteur·rices  tout comme pour les consommateur·rices. C’est d’autant plus révoltant en cette période d’inflation, de perte de pouvoir d’achat et face à la difficulté du métier de paysan·nes.

Un modèle de production et de vente alternatif, dont le but est de produire une alimentation  locale tout en assurant un prix juste pour celles et ceux qui la produisent est l’Agriculture  Contractuelle de Proximité (ACP). La Fédération Romande des ACP (FRACP) propose la définition  suivante3 :  « L’agriculture contractuelle  de  proximité peut se définir comme  regroupant les  initiatives de paniers contractuels pour une agriculture locale, écologique, sociale, solidaire et à  taille humaine pour assurer la souveraineté alimentaire ». Le but central est d’avoir un minimum  d’intermédiaires entre les consommateur·rices et les producteur·rices, afin de garantir un prix  juste. Les modèles ACP permettent aux consommateur·rices de s’abonner à l’année pour recevoir  un panier de légumes chaque semaine et aux producteur·rices de pouvoir prévoir leur production  et leurs dépenses pour l’année. L’abonnement à un panier de légumes contribue également à une  sensibilisation aux produits de saison variés et parfois inconnus. 

Malgré tout le positif des ACP, cette solution n’est pas accessible à tout le monde. En effet, elle  reste souvent réservée à une classe sociale plus ou moins aisée qui peut et choisit de mettre un  budget plus élevé dans une alimentation locale, de saison et produite de manière écologique. Or,  manger sainement et soutenir la production locale ne devrait pas être un luxe. En effet, l’achat  d’un abonnement à l’année à un panier de légumes implique de verser une somme d’argent  conséquente en une fois, ce qui peut représenter un frein pour les personnes à bas revenu.  

Dans le plan climat récemment présenté à ce conseil, l’action phare CONSO1 est de « promouvoir  une alimentation de qualité, saine, variée, de saison et locale auprès de la population ». Par  ailleurs, la ville de Prilly a introduit récemment une subvention à une alimentation durable pour  l’achat de paniers de légumes4. Dans le sens du plan climat et à l’image de l’action de la ville de  Prilly, je dépose le postulat suivant :  

Le Conseil communal invite la municipalité à étudier la  possibilité d’intégrer dans les subventions au développement durable pour la population, la possibilité de bénéficier d’une  subvention pour l’abonnement à un panier de légumes d’une structure de la région ainsi qu’à  promouvoir cette offre particulièrement auprès des personnes à faible revenu, par exemple aux  personnes bénéficiaires de la carte Caritas. 

Références :

1 https://www.rts.ch/info/economie/9338523-la-concurrence-autour-des-produits-bio-sintensifie-entre-coop- et-migros.html 

2 https://www.rts.ch/info/economie/13204292-les-grosses-marges-de-coop-et-migros-sur-les-produits-laitiers-

font-reagir.html 

3 https://www.fracp.ch/une-acp-c-est-quoi   

4 https://www.prilly.ch/vivre-a-prilly/developpement-durable/subventions-developpement-durable.html